Madame Badji
Madame Françoise (Francine) Badji est née à Affiniam. Elle travaille comme musicienne pour ACCA tout comme sa fille Régina Sambou.
Mesdames et Messieurs, chers amis, bugan om !
En ce jour de fête à la fin de l’année 2014, nous avons déjà tous regardé à la ronde avec émerveillement puisque nous sommes vraiment nombreux à être venus. Tous nous voulons assister à l’ouverture de la deuxième édition du « Festival Zig-Aff. ». Ce festival, vous le savez, est placé sous le symbole de la colombe qui apporte le rameau d’olivier après le déluge, le rameau du pardon et de l’espoir. Nous sommes certains que vous vous laisserez guider par cette colombe de l’emblème de l’Association Casa Cœur d’Ange qui est le maître d’œuvre de ce festival, puisque déjà vous êtes venus de tous horizons pour apporter votre rameau de la paix.
Ensemble, nous nous sommes retrouvés ici chez celles qui ne devaient pas venir parce qu’elles sont toujours présentes pour nous aider, les Sœurs de la Présentation de Marie qui nous accordent de nouveau leur hospitalité.
De cœur joie, l’Association Casa Cœur d’Ange vous accueille toutes et tous en vous souhaitant un très bon séjour ici à Affiniam !
Nous venons de rappeler que ce festival est placé sous le symbole de la colombe qui apporte le rameau d’olivier après le déluge. Oui, la Casamance a connu son déluge qui a duré plusieurs décennies. Et oui encore, pendant cette épreuve, nombreux étaient ceux qui cédaient à l’une ou l’autre tentation dans la haine et la vengeance. Souhaitons qu’ils soient prêts maintenant à saisir le rameau du pardon que nous leur tendons.
Ce rameau qu’apporte la colombe de l’emblème de l’Association Casa Cœur d’Ange est aussi le signe de l’espoir. Toutes ces mains ardentes qui prennent le kajendo des champs et rizières ou la houe et l’arrosoir du jardinage œuvrent dans l’attente d’un progrès qui garantira à nos enfants les moyens de vivre convenablement sur la terre de leurs ancêtres.
C’est exactement ce dessein que Casa Cœur d’Ange ne cesse de communiquer à nos partenaires nationaux et correspondants internationaux. Nous pouvons en effet être sûrs qu’aujourd’hui en France, Italie, Espagne, Autriche, Suisse, Allemagne et même aux États-Unis des regards se dirigent vers le Sénégal, la Casamance, Ziguinchor et Affiniam pour voir si nous sommes capables d’amorcer la prochaine étape dans notre course vers un développement durable. Que notre regard soit donc net et précis : il faut savoir que si nous demandons des subsides à nos partenaires au niveau international, des dizaines d’autres pays, des centaines de régions et des milliers de communes dans le monde entier en font autant. Alors quels sont nos arguments, nos atouts, qu’elle est notre carte maîtresse dans ce jeu de concurrence mondiale ? Avons-nous déjà vaincu tout appétit égoïste, toute tentation matérialiste ? Pas de réponse à ces questions essentielles de notre part, mais au contraire une invitation sérieuse d’entamer une discussion approfondie à ce sujet pendant ce festival.
Pour nourrir cette discussion, je voudrais bien citer deux versets de mon chant AFRICA :
« Africa – enfants bien rassemblés,
Africa – concessions regroupées… »
Ces deux versets nous rappellent avec conviction quel est l’un de nos meilleurs atouts. Quand nous sommes regroupés en famille, en concessions ou à l’occasion d’un festival comme aujourd’hui, nous le constatons sur-le-champ : c’est l’échange d’idées qui est le fort des Africains !
Voilà l’image de la Casamance, de Ziguinchor et d’Affiniam que nous les Sénégalais du Sud aimerions envoyer dans le monde entier :
Après les délibérations dans nos « concessions regroupées », nous sommes déjà au travail en tenant chacun son « Kajendo » avec fermeté, enracinés dans la terre de nos ancêtres mais également ouverts à de nouveaux horizons.
Mesdames et Messieurs, chers amis, bugan om ! C’est dans cette perspective prometteuse que nous vous souhaitons encore une fois la bienvenue. Que le festival soit joyeux et riche en idées.
Merci !
Françoise Badji